samedi 20 février 2010

Le saviez-vous ?

Saviez-vous qu'il existe des dispositions légales pour qu'un enseignant du secondaire puisse bénéficier d'une décharge d'enseignement (partielle, évidement) pour raisons médicales, mais pour les enseignant-chercheurs d'université : nada ! Wha lou ! Zéro ! Que dalle !

Après plus de 20 ans passés à gérer la situation en prenant sur moi, sans jamais bénéficier d'aucune disposition particulière, tiers-temps, "aménagement du poste de travail", ou autre truc de ce genre, 20 ans à préférer compenser et donc travailler plus pour faire autant et gagner autant, histoire de garder accès aux boulots qui m'intéressent, voilà que je me décide il y a peu à tenter une approche différente, à base de "avec le temps les choses ont dû changer, les gens connaissent, leur regard s'améliore, vois si tu peux officialiser un peu tout ça, et récupérer ne serait-ce qu'une partie de tes soirées et de tes week-ends". Ben pas vraiment, en fait... :-( Dommage ; on repassera dans 20 ans !

samedi 28 novembre 2009

Quand je perds l'esprit

Imaginez le scénario : je suis assis à mon bureau, devant mon ordinateur, et je tente désespérément de travailler. « ... tente désespérément », me direz-vous ? C'est-à-dire ? Eh ! Bien, voilà, c'est le sujet de ce post : impossible de maîtriser mon esprit, ma concentration. Là, normalement, vous me corrigez : « impossible de te concentrer, tu veux dire ? Ça arrive à tout le monde ! ». Oui, en quelque sorte vous aurez raison, mais que je ne puisse pas me concentrer c'est en fait une conséquence : mais en l'occurrence, le fait est que je n'arrive pas à maîtriser mes pensées, mon esprit, et donc bien évidement je ne parviens pas à rester concentré. Je vous entends d'ici : « Mais de quoi il parle ?! ». Je parle de m'endormir, ou plus exactement de commencer à rêver, les mains posées sur mon clavier, sans vraiment que je le sente venir, ni bien évidement que je puisse faire quoi que ce soit contre. Banal, en soi. Ce qui l'est moins, c'est que je reste dans cet état entre-deux, les yeux ouverts, à fixer mon écran, mais avec mon esprit qui se balade à son bon vouloir, navigant de son propre gré dans mon subconscient, alors que la seule chose qui m'intéresserait, là, tout de suite, ce serait de programmer, ou rédiger un article, ou faire avancer ce quoi-que-ce-soit sur lequel je suis sensé travailler. Et j'ai beau faire les plus gros efforts du monde, me mordre les lèvres, sortir faire les 100 pas un moment, tenter de me concentrer à m'en faire couler du jus de cervelle par les oreilles, rien n'y fait : immanquablement, je me retrouve à rêver, voire à dormir, dans les 5 min. Et à chaque fois que je me réveille, ou que je reprends momentanément la main sur mes pensées de surface, je dispose d'à peine quelques minutes pour retourner à ce que je faisais, récupérer le fil de mes idées, et tenter de produire quelque chose (ce qui n'arrive jamais, au final), avant de replonger dans les limbes de mon esprit.
Pire encore : quand je suis dans ce No Man's Land, où je ne dors pas encore vraiment, où je n'ai pas encore vraiment perdu la main sur moi-même, j'ai l'esprit... comment dire... embrumé. Voilà, embrumé ; dans un espèce d'éther, de semi-conscience suffisante pour réaliser ce qui se passe, mais largement insuffisante pour lui dicter quoique ce soit... Et quand ce va-et-vient est incessant, la journée durant, ça me met.... Mais alors... Dans une rage intérieure complètement FOLLE !! Cette rage qui vous prend du fond des boyaux, et qui remonte jusqu'au sommet du crâne, à vous en faire frimer le cuir chevelu, vous faire grimper la température interne d'une 10aine de degrés au moins, et vous colorer les joues de ce rouge pourpre caractéristique ! Rien ne me fait plus enrager que de ne pas pouvoir maîtriser mes propre pensées. Sans parler de l'effet répétitif, et ce sentiment d'impuissance... Ce sentiment de perdre l'esprit, au sens le plus propre du terme qui soit ! Dans ces cas là, une seule solution s'impose : prendre mes cliques et mes claques, et rentrer chez moi :-( De toutes façons, la journée est perdue. Ça, au moins, c'est une conclusion à laquelle je peux arriver consciemment.

lundi 10 août 2009

Hypocrétine : les sous-crétines interdites de séjour

Il semblerait que nous devions à des travaux récents, menés par une équipe de chercheurs du Standford University Medical Center et publiés dans Nature Genetics en mai 2009, la confirmation du caractère auto-immune de la narcolepsie : Notre système immunitaire se battrait donc contre lui-même ! Certaines hormones sous-crétines seraient impliquées bien malgré elles dans un combat inégal et perdu d'avance contre ces mêmes agents de sécurité sensés être chargés de les protéger... Mais pourquoi donc un tel ostrasisme ?

dimanche 9 août 2009

Un concert d'hallu

L'histoire est presque banale, elle Nous est tous arrivée : quelle est donc la part d'hallu, et celle de réalité, au retour d'une visite aux frontières du royaume de Morphée ? Le côté potentiellement embarrassant de l'expérience n'aura certainement pas échappé à la plupart d'entre Nous... Prenons un exemple, qui m'a taraudé récement : à ma connaissance -- et pour mon plus grand soulagement il faut bien l'admettre -- Nous pouvons heureusement compter sur l'indéfection de nos sphyncters. Ouf ! Mais qu'en est-il des bruits, incongruités et autres nuisances annexes, au demeurant naturels, qui peuvent émaner de différents orifices ? Ce jour-là, les occupants de l'open-space dans lequel je m'adonnais sans la moindre vergogne à une bonne vieille sieste au combien méritée ont-ils profité avec moi du son prolongé et monocorde de trompette pétaradante qui habitait alors mon rêve, et dont j'étais indubitablement, à en croire mon souvenir, l'auteur et interprète à mon corps défendant ? Je ne saurai malheureusement jamais si, et à quel point, l'auditoire a apprécié ce concert impromptu de vent corporel :-(
Si, pour des raisons indépendantes de l'anecdote narrée ici, le souvenir de cette expérience me conduit aujourd'hui à sourire, je ne peux cependant pas m'empêcher de déplorer l'image peut valorisante que cet épisode à peut-être laissé sur mon public quant aux dispositions des narcoleptiques à la sociabilité en milieu professionnel...

samedi 5 juillet 2008

Réponse : « Comment devons-nous adapter votre environnement de travail ? »

Ça y est : j'ai la réponse de mon employeur au sujet de la narcolepsie, depuis hier.
En fait, et contrairement à ce que je disais dans le post précédent, j'ai d'abord accepté l'offre de façon informelle sans parler de mes narcoses intempestives, puis j'ai attendu sagement mon contrat. Une fois en mains, j'y suis alors allé de mon petit laïus sur la narcolepsie, et le besoin de caler des siestes préventives dans la journée pour éviter de m'endormir au hasard. Dans mon laïus j'ai choisi d'être succinct, et de ne présenter comme inconvénient principal que le fait que j'aie besoin d'avoir des heures de présence un peu plus flexibles que 9h - 17h30 pour pouvoir gérer les siestes -- le tout en essayant de rester sur un ton du genre « y'a pas de quoi fouetter un chat, ne vous en faites pas ».
Résultat : mon interlocuteur dans la boîte, après m'avoir remercié de mentionner l'affaire, me dit qu'il n'y voit pas de problème, et me demande de quelle façon je souhaite que mon environnement de travail soit adapté :-) Plutôt satisfaisant comme réponse, non ? On me demande donc si j'ai besoin d'un endroit calme et isolé pour mes siestes ! Je trouve que je m'en sors bien, pour un « coup de poker ». Il ne me reste plus, maintenant, qu'à renvoyer mon contrat signé.
Quant à l'endroit calme et isolé, en général il ne vaut mieux pas : si je m'allonge dans une pièce calme et sombre alors la petite sieste d'1/4h - 20 min. se transforme invariablement en un bon vieux roupillon des familles d'une bonne heure ! Mieux vaut donc rester assis, à la lumière, avec juste un bon appui-tête pour éviter le coup du lapin au réveil...

lundi 16 juin 2008

To Tell or Not To Tell, That is The Question...

On vient de m'offrir un boulot : super ! A Manchester, en Grande Bretagne. Je dois donner ma réponse aujourd'hui, et j'ai l'intention d'accepter. Seulement voilà : je n'ai encore jamais fait mention de la narcolepsie, et la question qui revient à chaque fois, en de telles circonstances, est "quand ?". Quand le dire ? Avant toute négociation, lors des entretiens d'embauche ? Non, pas question. Une fois l'offre en main ? Après le contrat signé ? Après un certain temps passé dans l'entreprise, pour pouvoir dire "voyez, je gère très bien" ?

Jusqu'à présent, ma politique était la dernière solution. J'ai pu d'ailleurs vérifier par le passé que le dire plus tôt aurait été une erreur, de l'aveu même de mon employeur de l'époque -- par ailleurs assez agacé de l'apprendre seulement au bout de 6 mois ; mais lorsque je lui ai demandé s'il m'aurait embauché si j'en avais parlé dès le début, il a admis que rien n'était moins sûr.
Seulement maintenant, les conditions sont différentes. Plutôt que m'appuyer sur plusieurs mois déjà passé dans l'entreprise pour appuyer mon propos -- mois qu'il faudrait passer à cacher, si tant est que ce soit possible, mes siestes quotidiennes --, je peux maintenant m'appuyer sur plusieurs années d'expérience réussies, pour lesquelles je peux tenir exactement le même discours : "voyez, toutes ces années et aucun problème". Donc j'ai dans l'idée d'en parler dans l'email même où je vais accepter l'offre. Risqué, me direz-vous ? Peut-être. En fait, vous auriez certainement raison. Mais d'un autre côté, j'ai aussi la secrète envie de 2 choses : tester si un employeur peut changer d'avis sur cette simple information, et profiter de mon expérience pour faire passer l'idée, à mon échelle, que l'on ne doit pas craindre d'embaucher des narcoleptiques. Aujourd'hui, je me sens l'âme d'un chevalier blanc en armure !

Je m'attelle donc dès maintenant à la rédaction de cet email potentiellement suicidaire. Suite au prochain numéro...

samedi 31 mai 2008

Où tu te places en classe/séminaire

"Piled Higher and Deeper" by Jorge Cham
www.phdcomics.com

Le dessin original provient d'un site de BDs en anglais, sur les études doctorales (Ph.D., en anglais). La plupart des thésards au monde connaissent ce site ! C'est une façon d'exhorciser les petits malheurs de leur vie quotidienne...

Patience et longueur de temps...

... font plus que force ni que rage. Eh ! Comment !

J'ai cru que ça n'en finirait jamais : depuis juillet 2003, ce projet me pompait toute mon énergie, et même plus. Et voilà, j'en vois bientôt la fin, 5 ans plus tard. Enfin, presque. Pas tout à fait encore, en fait. De quoi s'agit-il ? D'une thèse. Une thèse de doctorat, en informatique -- reste plus que la soutenance. Oui, oui, je sais ; si vous regardez sur le côté quel est mon âge, vous vous demandez sans doute ce qu'il m'a pris de reprendre des études "si tard". Et pourquoi pas, après tout ? Finalement, pourquoi y aurait-il un âge limite pour s'instruire, se former, ou pour changer de métier, ou de branche professionnelle ? Aucune ! En tout cas, c'est mon avis. Donc lorsqu'en 2003 mes employeurs du moment m'ont proposé de me lancer dans une thèse, j'ai sauté sur l'occasion.

Certes, il faut bien admettre que j'adore apprendre. En l'occurrence, ça aide. Ca aide même beaucoup. Parce que sans ça, impossible d'arriver au bout. C'est déjà proche du calvaire même lorsqu'on aime apprendre et étudier ; si on n'aime pas ça, ça tourne vite à la mission impossible.

Mais pourquoi vous raconter tout ça, me direz-vous ? Pour toutes sortes de raisons, en fait. Ma vie, ces 5 dernières années (et encore un peu aujourd'hui), était complètement rythmée autour de cette foutue thèse, ce qui a donné lieu à une multitude de réflexions en tous genres sur la narcolepsie que j'aimerais partager. J'ai manqué d'énergie pendant un temps pour étaler ici pensées profondes, moins profondes voire superficielles, et anecdotes, mais à présent je peux m'y atteler à nouveau. Haut les coeurs !

mercredi 17 octobre 2007

La fille qui dort


Johanna a quinze ans. Comme bien des jeunes filles de son âge, elle a du mal à accepter son image. Et elle est narcoleptique-cataplectique. Quand on a une mère plutôt spéciale, une passion pour le théâtre et Antigone en particulier, et qu'en plus on est amoureuse du beau Benjamin, autant dire qu'il faut pas mal d'humour pour surmonter les difficultés ! Pas de problème, Johanna en a à revendre, doublé d'un sacré sens critique !
Editions 400 coups, collection Connexion, disponible partout ! (Demandez-le à votre libraire).

jeudi 22 mars 2007

Quelques brèves...

Eh, oui, il faut bien l'admettre, j'ai un peu négligé ce coin, ces temps-ci... Il faut dire que j'ai un peu "la tête dans le guidon", pour le moins. Mais ça devrait se calmer d'ici à cet été, normalement. Je tenais simplement à préciser que mon activité de blogiste n'est que temporairement dormant... Ah, ah ! Elle est bien bonne, non ?
Au passage, je tenais à préciser que j'ai réalisé il y a peu un problème dans mon filtre anti-spam, qui m'a fait perdre beaucoup de message, notamment dans les 2 ou 3 mois avant noël (2006). Donc si vous avez essayé de me contacter, disons ces 6 derniers mois, et que je n'ai pas répondu, ça ne veut pas dire que je vous ignore ! Renvoyez-moi un petit coucou, et cette fois je devrais me manifster...